- PROTHÈSES
- PROTHÈSESPROTHÈSESEnsemble des pièces et des mécanismes capables de remplacer un organe d’une façon aussi fonctionnelle et esthétique que possible; on distingue les prothèses (de pro , au lieu de, et tithemi , je pose) des orthèses (de orthos , droit) qui redressent ou compensent les déformations et déficiences organiques, tels les lombostats, redressant et maintenant la colonne vertébrale, les chaussures orthopédiques, les verres correcteurs de la vue. Les prothèses externes comprennent essentiellement les appareils des membres amputés; les prothèses internes concernent les systèmes osseux et circulatoire, suppléant les greffes d’organes. Leur usage se multiplie en raison tant du nombre croissant des appareillés (mutilés de guerre, du travail, de la route, 3e âge, etc.) que des perfectionnements incessants depuis la Grande Guerre; auparavant, les handicapés étaient délaissés, et la chirurgie était trop mutilante.Les prothèses constituent en réalité un des éléments de la thérapeutique. Ce qui entraîne normalement leur prescription médicale circonstanciée pour que le fabricant, ou le fournisseur, puisse délivrer l’appareillage parfaitement approprié au cas considéré. En conséquence, il appartient aussi au médecin prescripteur de s’assurer de la conformité de la livraison et de son adaptation efficace. Il doit prescrire en outre, quand il y a lieu, les séances de kinésithérapie ou de réadaptation fonctionnelle nécessaires, et enfin surveiller l’évolution de chaque cas pour faire effectuer, selon les besoins, les rectifications ou renouvellements utiles.L’adaptation et la réadaptation fonctionnelle sont en général liées et demandent la collaboration étroite non seulement des techniciens, mais aussi et au moins autant du sujet intéressé qui doit apporter dans ces deux cas toute son intelligence et surtout toute sa volonté. Des résultats de plus en plus satisfaisants sont ainsi obtenus, dont certains prodigieux chez des appareillés de plusieurs membres, qui arrivent à mener une vie presque normale, parviennent à une éducation très poussée, réalisant même des exploits sportifs et jusqu’à des œuvres d’art.Les mesures sociales sont aussi un des facteurs de réussite dans ce domaine. D’abord, en prenant en charge pour presque tous les handicapés les frais souvent très élevés et prolongés, nécessités par les traitements et les appareils coûteux; en régularisant, ensuite, leur prescription, leur fabrication et leur délivrance par des fournisseurs agréés, en fonction d’une nomenclature officielle, aussi détaillée que précise, et strictement tarifée.Il est tenu compte aussi de la valeur esthétique des prothèses, car elle doit atténuer le sentiment d’infériorité des appareillés; soit en dissimulant au maximum leur prothèse, soit en s’efforçant d’obtenir une reproduction très exacte du membre normal et en rendant les mouvements aussi naturels que possible.On tend enfin à permettre une réadaptation fonctionnelle, qui doit faciliter la reprise essentielle des actes principaux de la vie journalière, afin que le handicapé dépende le moins possible de l’entourage. Puis, dans la mesure du possible, une rééducation professionnelle doit être offerte à l’intéressé pour qu’il puisse subvenir à ses propres besoins, cela dans un emploi réservé, ou un travail protégé, dans le but de restituer au sujet le sentiment de son utilité sociale.
Encyclopédie Universelle. 2012.